Yoann Barbas : « Je me suis sous-estimé au Grand Ballon »

Yoann Barbas s'est présenté en leader de l'équipe de l'Armée de Terre sur la 10e édition du Tour Alsace. Sur un parcours montagneux, le vainqueur du Tour du Loiret et du Tour des Pays de Savoie visait le général. Mais le jeune coureur allemand Silvio Herklotz (Team Stölting) a été le plus fort et fait preuve d'opportunisme. L'Ariégois, extrêmement déçu samedi au soir de l'étape du Grand Ballon et qui arrivait au Markstein, analyse pour www.directvelo.com avec un peu plus de recul sa course.

DirectVélo : Après le Tour des Pays de Savoie, tu te présentais au Tour Alsace, une épreuve également montagneuse, avec les mêmes ambitions ?
Yoann Barbas : Le Tour des Pays de Savoie était vraiment l'objectif de la saison. J'étais motivé pour la seule course de haute-montagne de l'année avec beaucoup de cols. Je suis venu au Tour Alsace dans la même optique que pour le Savoie. Cette victoire m'a boosté, de voir que j'avais réussi ce que je voulais entreprendre devant ma famille, ce fut une semaine très riche en émotion, ce souvenir restera toute ma vie. Ensuite, une fois que j'ai eu réussi nous avions pris le parti de voir au fil des courses. Depuis, j'ai retrouvé de la motivation notamment pour le Tour du Pays roannais et le Tour de Dordogne. Mais je n'ai eu aucune réussite sur les quatre jours.

Globalement, comment t'es tu senti durant cette semaine ?
J'avais une très bonne condition, peut-être même mieux qu'au Tour des Pays de Savoie. Sur la 3e étape du jeudi, il fallait être vigilant car il y avait du temps à prendre sur certains coureurs déjà. J'arrive dans le premier groupe, c'était l'objectif avant d'aborder l'étape décisive avec le Grand Ballon samedi. Là, il fallait tout donné et j'ai mal couru, j'ai été trop patient.

« JE NE SUIS PAS ASSEZ "GICLEUX" »

Peux-tu l'expliquer ?
Je me sentais super bien. J'ai décidé d'attendre et de ne pas emmener dès le pied du Grand Ballon. Les coureurs d'Astana ont abordé le pied rapidement, l'écrémage s'est alors fait par l'arrière. J'ai manqué d'audace. Le début de course sur un faux rythme ne m'a pas trop convenu, je n'étais pas très à l'aise. Puis, ça s'est débloqué. J'ai abordé le Grand Ballon avec de l'appréhension, je pense que je me suis sous-estimé.

Tu n'as pas tenté de suivre Jan Hirt et les Colombiens notamment ?
Quand le groupe avec trois Colombiens est parti, j'ai attendu avant de faire l'effort. Ensuite, j'ai attaqué mais ça revenait toujours dans ma roue. En ce moment, je ne suis peut-être pas assez "gicleux". Et nous avions aussi vent défavorable, j'ai fait une erreur car les autres étaient à fond et j'aurais pu me mettre dans le rouge.

« JE SAIS QUE J'AI PASSE UN CAP »

Globalement quel bilan tires-tu de ce Tour Alsace ?
C'est vrai qu'avec un peu plus de recul, je me dis que cette place de 9e au général n'est pas si mal. Surtout que sur la dernière étape, je n'avais pas les mêmes jambes que la veille. J'étais placé dans la première ascension de la bosse mais dans la seconde, je n'ai pas réussi à basculer avec les meilleurs.

Quel est maintenant ton programme ?
Désormais, je vais me reposer et récupérer un peu car depuis mars j'ai enchaîner dix courses par étapes. Puis, il faudra envisager la prochaine manche de Coupe de France à Montpinchon, le Grand Prix de la Saint-Laurent Elites. C'est une priorité maintenant pour moi et l'équipe. J'aimerais garder la même condition qu'actuellement.

Au vu de ta saison, penses-tu à intégrer une équipe professionnelle ?
Je n'espérais plus passer pro. Mais au fond de moi, je sais que j'ai passé un cap, je ne serais pas contre s'il y a une opportunité. Je reste ouvert... (sourires)

Crédit Photo : Elisa Haumesser - Cycling Pictures
 

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