Néo-pros : Le point avec Benjamin Le Montagner

Pour sa première saison chez les professionnels, Benjamin Le Montagner (Bretagne Séché-Environnement) n’a pas encore pu s’exprimer comme il l’aurait souhaité. Le néo-pro de 24 ans a conscience qu’il manque encore de puissance et d’expérience, mais reste persuadé qu’il pourra aller chercher de bons résultats prochainement. A la veille du Kreiz Breizh, Benjamin Le Montagner fait le point avec www.directvelo.com.

« J’ai eu une période délicate à gérer récemment. Je n’ai pas couru pendant une cinquantaine de jours. Je n’arrivais pas à trouver la forme. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Finalement, j’ai décidé d’aller faire quelques prises de sang. Les résultats n’étaient pas très bons et j’ai dû marquer une période de repos forcé. Depuis, je me sens beaucoup mieux. J’ai retrouvé la compétition sur les routes du Championnat de France, que je n’ai pas pu terminer car toujours en méforme. Aujourd’hui, tout va pour le mieux et j’ai hâte de recourir.

« JE NE PRENAIS AUCUN PLAISIR »   

Avec ces problèmes physiques, j’ai forcément eu du mal à faire de bons résultats sur cette première moitié de saison. Je pense entre autres au Tour de Bretagne, sur lequel j’espérais faire quelque chose. Sur le Tour de Norvège également, je n’étais pas super bien physiquement. La course en elle-même était agréable. C’était sympa d’aller courir là-bas, même si nous avons eu un temps exécrable lors de la 3e étape (Tønsberg- Drammen, NDLR). J’ai beaucoup appris en Norvège, aux côtés de grands coureurs à la renommée internationale. Et puis, aller courir en Scandinavie, ça change un peu des routes françaises (rires). Sportivement parlant, j’étais vraiment mal sur la dernière étape, où j’ai été contraint de poser pied à terre. C’était vraiment une période compliquée, une période à oublier même, où je ne prenais aucun plaisir sur le vélo.

« AUCUNE HIERARCHIE AVEC ERWANN CORBEL »    

Le fait que l’autre sprinter de l’équipe, Erwann Corbel, marche fort depuis le début de saison n’est évidemment pas un problème pour moi. Je ne considère pas être le n°2 derrière Erwann. On discute toujours en course, et on roule pour celui qui semble avoir les meilleures sensations. Il n’y a aucune hiérarchie prédéfinie. Quand il se sent fort, je fais au mieux pour l’aider. Je suis heureux qu’il puisse faire de bons résultats. Maintenant, il est évident que je préférerais quand même jouer ma carte plus souvent. De toute façon, je sais qu’il me rendra la pareille le jour où j’aurai les bonnes jambes, alors à moi de faire mes preuves.

« ON ROULE BEAUCOUP PLUS VITE »    

J’ai rapidement pris conscience de la différence de niveau entre les amateurs et les pros, et plus particulièrement dans ma discipline de prédilection, le sprint. On roule beaucoup plus vite dans le final des courses, avec des équipes entières qui emmènent à une vitesse folle. Ce sont de véritables trains. Dans ces conditions, il n’est pas évident de bien se placer. D’autant plus qu’il faut souvent se débrouiller seul dans les derniers kilomètres. Lorsque je dois lancer le sprint, je suis déjà touché physiquement, à force de me battre pour un bon placement. La plupart des grands sprinters n’ont pas eu à donner un coup de pédale avant la dernière ligne droite, qu’ils abordent en plus avec quelques mètres d’avance sur moi.

« JE MANQUE ENCORE DE PUISSANCE »    

Je ne cherche pas d’excuses pour autant. Je pense que c’est un passage obligé. J’apprends beaucoup dans chacun de mes sprints. Et puis, tous les meilleurs sprinters mondiaux sont également passés par là lorsqu’ils étaient néo-pros (rires). Je manque encore de puissance. Je le sens. Il y a du travail à faire. Pour ce qui est de se débrouiller tout seul, ce ne doit pas être un problème majeur. Un gars comme Romain Feillu par exemple a obtenu de très bons résultats en étant tout seul dans les derniers kilomètres. C’est donc possible. J’espère prouver de quoi je suis capable dans les prochains jours sur le Kreiz Breizh (27-29 juillet, NDLR), une course importante pour l’équipe. Ensuite, je vais peut-être me rendre sur le Tour du Portugal, même si rien n’est encore certain. Participer à une épreuve aussi exigeante, et sur dix jours, serait une très bonne nouvelle. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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