La Grande Interview : Frédéric Talpin

Pour sa deuxième année au VC Caladois, Frédéric Talpin réalise la saison la plus accomplie de sa carrière à l'âge de 32 ans avec six victoires au compteur pour le moment, dont notamment une étape du Rhône-Alpes Isère Tour et les classements généraux du Circuit de Saône-et-Loire et du Tour du Pays roannais. Il revient pour www.directvelo.com sur ses performances et sa saison. Et confie, pour notre rubrique La Grande Interview, son envie de rejoindre le peloton professionnel l'an prochain.

DirectVélo : Que fais-tu depuis le Tour de Côte d'Or que tu as achevé au pied du podium le 4 juillet dernier ?
Frédéric Talpin : Actuellement, je suis en stage dans les Alpes à Risoul. La première semaine, je me trouvais à Montgenèvre et j'ai consacré les trois premiers jours au repos. Ce n'est qu'après que j'ai sérieusement enquillé en montant plusieurs cols. Je reste à Risoul jusqu'à samedi avant de reprendre la compétition ce dimanche au Grand Prix du Canton de Gleizé.

Pour le moment, quel bilan dresses-tu de ta saison 2013 ?
Je réalise vraiment une année au-dessus de mes attentes. Pour tout dire, je cumule 2011 et 2012 sur cette année et même en mieux ! Comme j'ai déjà gagné plusieurs fois, je cours sans pression, je tente des choses et ça me sourit comme lors de la 1ère étape du Tour de Côte d'Or où j'ai attaqué dans le final.

Comment expliques-tu une telle série de succès ?
Premièrement, j'ai plus de réussite que l'an dernier. J'avais toujours des crevaisons au mauvais moment et je ratais les bons coups. Deuxièmement, l'équipe est plus formée. Elle n'a pas changé depuis 2012. Nous nous connaissons bien, ce qui me permet de pouvoir me reposer sur eux en début de course et donc de garder des forces précieuses pour la fin. Troisièmement, Anthony Barle, mon directeur sportif, me connaît bien désormais. Il a bien géré mon calendrier et mes périodes de micro-coupures, ce qui m'a permis d'être en forme sur les courses où j'étais présent.

A quel moment es-tu arrivé en forme ?
Au début du mois de mars, j'ai attrapé la grippe. Je suis resté "scotché" pendant 15 jours. Je suis ensuite revenu progressivement. J'ai commencé à récupérer la condition à partir du Tour du Charolais et à réellement marcher lors du Grand Prix Serra-Delorme, une semaine avant le Circuit du Saône-et-Loire. D'ailleurs, mes deux objectifs de début de saison étaient ces deux courses.

« J'AI ATTEINT MON GRAAL EN GAGNANT LE CIRCUIT DE SAONE-ET-LOIRE »

Et tu t'imposes à domicile au Circuit de Saône-et-Loire...
J'ai véritablement atteint mon Graal avec cette course. C'est un fantastique souvenir avec mon équipe qui a roulé toute la journée sur la dernière étape, tandis qu'il y avait de la tension avec des adversaires qui se trouvaient proches au classement général. Qui plus est, je réside au Creusot et la course est organisée par le Creusot Cyclisme où j'ai couru de 2006 à 2011 avant que le club ne disparaisse alors que nous avions été Champions de France DN2. C'est un sentiment très spécial pour moi.

Puis tu remportes un second succès d'étape au Rhône-Alpes Isère Tour...
Entre temps, j'ai remporté le Tour du Chablais et j'ai fini 6e du Tour du Périgord tandis que mon coéquipier Blaise Sonnery a gagné. Le RAIT était un gros objectif pour le club au même titre que le Tour du Beaujolais que j'ai terminé 3e et où Blaise s'est de nouveau imposé. J'ai un peu renvoyé l'ascenseur. Enfin, j'ai disputé la manche de Coupe de France DN2 en Alsace avec des conditions apocalyptiques et où je me suis classé 11e, avant de couper.

La forme ne s'est pas envolée après cette coupure...
En effet, j'ai repris lors du Championnat Rhône-Alpes où je n'étais pas si mal. J'échoue au pied du podium, mais il n'y a rien à dire, Xavier Brun (Team Probikeshop Saint-Etienne Loire) et Yohan Cauquil (Charvieu-Chavagneux IC) étaient vraiment au-dessus. Une semaine après, je remporte le Grand Prix de Gamaches. Puis arrive le Tour Nivernais-Morvan où j'ai retrouvé le manque de réussite de 2012. En effet, j'ai loupé les bons coups, j'ai eu des crevaisons... Néanmoins, j'ai accumulé beaucoup d'efforts et ça a été une bonne course de préparation pour la suite. Après, j'ai effectué un gros socle d'entraînement avant le Tour du Pays roannais. Et sur le dernier Tour de Côte d'Or, la forme était toujours là puisque j'ai accroché la 1ère étape, même si je n'ai pas gagné le classement général.

Si tu avais à choisir entre tes deux victoires d'étape au Rhône-Alpes Isère Tour et tes sacres aux classements généraux du Circuit de Saône-et-Loire et du Tour du Pays roannais, lequel garderais-tu ?
Sans conteste, ma victoire au Circuit de Saône-et-Loire. Je la place même au-dessus des deux victoires d'étape au Rhône-Alpes Isère Tour. En effet, mes coéquipiers se sont sacrifiés pour moi pour le classement général de cette course par étapes. Il s'agit de moments de partage avec l'équipe que tu ne retrouves pas quand tu gagnes une simple étape.

« J'ESTIME AVOIR LE NIVEAU POUR COURIR CHEZ LES PROS »

Avec une telle saison, envisages-tu de passer professionnel ?
Jusqu'à encore récemment, je ne tenais pas vraiment à passer professionnel. Après ma victoire d'étape au Tour de Côte d'Or, Anthony Barle, mon directeur sportif, m'a appelé et m'a reproposé de démarcher des équipes professionnelles. Cette fois-ci, je lui ai répondu : "Vas-y, je te laisse carte blanche !" Depuis, il a contacté plusieurs formations et a distribué mon CV.

Considérerais-tu que ce serait un échec de ne pas passer à l'échelon supérieur l'an prochain ?
Pas du tout, ce n'est pas une fin en soi pour moi. J'ai une situation professionnelle déjà établi et je ne suis pas prêt à quitter mon poste en bureau d'étude. C'est pourquoi d'ailleurs, je me verrai courir dans une équipe plutôt française.

Est-ce que tu te vois continuer à rouler encore longtemps ?
Oui, j'aime le vélo et je n'arrêterai pas de suite. J'ai commencé à courir en FFC à 23 ans lors de ma 4e année Espoir. J'ai effectué beaucoup de demi-saisons en raison de nombreux déplacements professionnels et de quelques blessures. C'est seulement depuis 4-5 ans que j'ai une situation stable et que je réalise des saisons complètes. Chaque année, je suis un peu plus fort que l'année précédente. Aujourd'hui, j'estime avoir le niveau pour courir chez les pros.

Quelle est la suite de ton programme après le Grand Prix du Canton de Gleizé ?
Je serai ensuite à Cours-la-Ville, au GP de Chardonnay, au GP du Cru Fleurie, aux Critériums de Montchanin, de Saint-Sernin-du-Bois et du Creusot avant de prendre part à la prochaine manche de la Coupe de France DN2 au GP Christian Fenioux.

Penses-tu pouvoir rééditer ta performance du Grand Prix de Gamaches ?
Certes, ce n'est pas un parcours qui va me correspondre. Cependant, je me débrouille malgré tout sur les courses plates. La preuve, j'ai réussi à remporter le Grand Prix de Gamaches ! Avec le VC Caladois, nous sommes actuellement 2e de la Coupe de France DN2. Le but pour l'équipe est d'abord de rester sur le podium avant d'éventuellement viser la plus haute marche.

Crédit Photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42
 

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