Arthur Vichot : « J'aime le vélo-plaisir »

Arthur Vichot (FDJ) a remporté ce dimanche le Championnat de France Elites à Lannilis (Finistère). Après 251,550 kilomètres de course, il devance Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick-Step) et Tony Gallopin (RadioShack-Leopard). Arthur Vichot succède au palmarès à son coéquipier Nacer Bouhanni. Retrouvez ci-dessous la réaction du nouveau Champion de France.

« Je suis bête et discipliné alors j'ai appliqué les consignes. Si un groupe sortait, on devait avoir à l'avant des coureurs capables de gagner. Je faisais partie de ce groupe-là, comme William Bonnet qui était avec moi dans l'échappée de onze coureurs. C'était une option intéressante. Un Championnat, c'est toujours long. On passe par toutes les émotions. Il n'y avait pas une grande entente dans l'échappée. Nous avons bien roulé avec William, c'était dans notre intérêt  On voulait également user certaines équipes. J'étais bien à l'avant. Je n'ai jamais été un grand adepte de cyclo-cross, des graviers... Au moins, il n'y avait personne pour m'embêter dans le ribin.

Arrivé sans pression

A deux tours de la fin, j'ai tout donné. J'y ai vraiment cru même si j'étais devant depuis le kilomètre 5. J'étais encore vraiment bien. Quand Sylvain Chavanel et Tony Gallopin sont rentés sur moi, j'ai essayé de faire le mec limite mort. Mais ce n'était pas facile à faire (rires). Je ne pensais pas que ce Championnat était fait pour moi. Comme je le disais, je n'ai jamais été à l'aise en cyclo-cross. J'ai débarqué relâché à Lannilis, sans pression. J'étais arrivé très motivé sur le Dauphiné comme j'avais remporté une étape l'an dernier. Finalement, j'avais été très moyen. Cela m'a mis un coup de pied au cul. Il a fait 40° en Franche-Comté ces derniers jours alors j'en ai profité pour bien rouler. J'ai travaillé dur, et pour jouer malgré tout la gagne aujourd'hui.

Du mal à réaliser

Quand on évoque le maillot de Champion de France, on pense à un coureur comme Jalabert. Je garde les pieds sur terre, je reste humble. J'ai dû mal à réaliser. C'était bizarre sur le podium. On se demande un peu ce qu'on fait là. J'ai essayé de profiter au maximum. Je suis un coureur de circuit. J'ai terminé 2e du Championnat de France Espoirs en 2008, 2e au France amateur l'année suivante... La première fois, je pense que j'étais le plus fort mais Arnaud Courteille s'était imposé. En 2009, je lance le sprint à 500 mètres de la ligne... Je pensais qu'un jour un Championnat allait me sourire. Marc et Yves Madiot n'étaient pas là aujourd'hui. Cela a fait bizarre de ne pas avoir un briefing où ça gueule la veille du France (sourires). Cela manque de ne pas entendre :  "sortez vous les doigts du cul." On a eu un briefing picard, c'est sympa aussi. J'espère que Marc est content ce soir. Je sais qu'il a regardé la télé au moment où j'ai attaqué dans le final. C'est peut-être un signe.

Bien en Franche-Comté

J'habite à Besançon mais j'aime bien retourner chez mes parents pour aller rouler du côté de la Suisse notamment, là où Thibaut a gagné son étape du Tour l'an dernier. Je me sens bien là-bas, je pars m'entraîner tout seul. J'aime le vélo-plaisir. Même quand je fais des grosses charges d'entraînement, cela reste un plaisir.

La FDJ avec des gros objectifs pour le Tour

Mes souhaits pour le futur ? Pourquoi pas un jour rajouter deux-trois couleurs au maillot tricolore (sourires). J'aime les courses d'usure, vallonnée comme les Ardennaises. Ce maillot peut me donner de la confiance pour ce type de course. Avant de penser à la suite de ma carrière, il y a déjà le Tour de France. On va y aller avec des gros objectifs. Il y aura c'est sûr une grosse attente autour de moi. On est une équipe WorldTour. On a longtemps eu une équipe de baroudeurs, qui animaient les étapes. On doit courir comme une formation WorldTour. Il faut grimper dans la hierarchie. Je vais donc aider les copains également, notamment Thibaut.

Une émulation bénéfique

Jusqu'à maintenant cette saison, j'ai connu des hauts et des bas. Il y a forcément des regrets. On peut toujours faire mieux. Il faut également aider l'équipe et savoir ranger son ego de côté. Il y a une équipe avec une majorité de jeunes coureurs. Cette émulation est bénéfique. Je n'ai pas à rougir de ma carrière depuis mes débuts chez les pros en 2010. Je compte six victoires. J'ai gagné deux-trois belles courses. Je suis arrivé tard au vélo. J'ai débuté la compétition en junior. J'ai rapidement gravi les échelons. J'espère qu'ils sont contents pour moi au CR4C Roanne. Cela reste mon club, je ne l'oublie pas. J'essaie de leur rendre visite l'hiver, même si ce n'est qu'une fois, car ce n'est pas facile avec le calendrier que l'on a. C'est toujours plaisant de revoir mes anciens coéquipiers et dirigeants. Je suis satisfait de ma carrière jusqu'à maintenant, mais ce n'est pas fini. (sourires) »

Crédit Photo : www.directvelo.com
 

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