Deuxième de la Ronde de l'Isard le mois dernier, Maxime Le Lavandier (Chambéry CF) est forcément très attendu à partir de ce jeudi dans les cols du Tour des Pays de Savoie. Le grimpeur breton veut en toute logique "confirmer sa performance". Mais, prudent, il rappelle à www.directvelo.com qu'il n'est pas au sommet de sa forme et que la course était normalement taillée pour son frère jumeau Mathieu, qui a dû déclarer forfait pour cause de blessure.

Passé d'équipier à co-leader
 
« L'an passé, pour mon premier Tour des Pays de Savoie, j'étais coéquipier de Warren Barguil en Equipe de France. Impossible de prétendre à mieux, j'étais cramé, j'avais certainement trop couru les semaines précédentes. En général, je roulais pour Warren et puis j'explosais, je n'étais plus du tout présent dans le dernier col. La course sera un peu différente cette année puisque je suis en forme. Le club va certainement me protéger et me ménager, mais pas outre mesure non plus : nous sommes plusieurs à pouvoir décrocher un bon résultat.

Objectif Top 5

Cette année, j'aimerais bien finir dans les cinq premiers. Si j'ai un jour sans, je viserais plutôt une victoire d'étape et je soutiendrais mes coéquipiers les mieux classés au général. Cette course est importante pour moi parce qu'elle est montagneuse, mais elle ne compte pas parmi mes objectifs véritables de la saison. Je suis au début d'un cycle de travail, donc pas dans ma forme optimale. La Ronde de l'Isard, au contraire, était le sommet d'un cycle précédent. Et entre les deux, j'ai pris un petit peu de repos.

Une volonté de confirmer

Ma deuxième place sur la Ronde de l'Isard m'a apporté plus de confiance en moi au moment d'escalader les cols. Je m'attendais à faire un bon résultat mais encore fallait-il concrétiser. Avec le recul, je me dis que j'ai fait de mon mieux, que la victoire n'était pas à ma portée. Deuxième derrière Juan Ernesto Chamorro, c'est très bien. Maintenant, j'ai la volonté de confirmer cette performance. Ce pourrait être sur le Tour du Pays de Savoie, le Tour du Val d'Aoste ou sur une autre épreuve encore.

Un parcours extrêmement dur

Cette année, le profil du Tour des Pays de Savoie est sans doute un peu exagéré. Avec beaucoup moins de cols, on peut obtenir une très belle course et de beaux écarts. Mais la difficulté me convient et je comprends que toutes ces ascensions font partie de l'image atypique et spectaculaire de l'épreuve. Je connais la plupart des ascensions, surtout celle de la Toussuire puisque j'étais en stage dans cette station au printemps, avec les pros d'AG2R La Mondiale. On doit être vigilant sur l'ensemble du parcours, pas seulement dans les ascensions. Par exemple, j'ai reconnu les descentes. Sur la troisième étape, il y a une descente très technique avant la montée vers la Toussuire. Si un coureur prend deux minutes d'avance, il prend une belle option tactique. Ça tombe assez bien pour le club de Chambéry CF : nous avons de bons descendeurs..."

La deuxième étape : décisive
 
Il faut être placé dès le premier jour pour ne pas perdre de temps. Mais le classement général va sans doute se jouer sur la deuxième étape, dans la montée du Plateau de Solaison : un bon 13 kilomètres à 10%... C'est là que Stéphane Rossetto a construit la victoire l'an passé. Il y aura assurément des écarts. Ensuite, les deux dernières étapes seront propices à des échappées. Je vois bien le noyau des favoris se neutraliser et tout faire pour limiter les retournements de situation.

La vie sans mon frère

C'est très dommage que mon frère Mathieu soit absent de la course. Je venais surtout pour lui renvoyer l'ascenseur, après le travail qu'il a accompli pour moi sur la Ronde de l'Isard. J'aurais pu lancer des attaques de loin pour lui préparer le terrain dans les ascensions finales. Nous roulons ensemble depuis que nous sommes petits et nous sommes toujours associés sur des épreuves de montagne. Quand je suis fatigué mais que je le vois à mes côtés, je me dis que je peux encore tenir. Nos valeurs physiologiques sont proches, donc je me dis que j'ai encore de la ressource si lui il en a... On se soutient mutuellement. Mon frère aurait eu un rôle à jouer, mais le reste de l'équipe est très fort aussi et nous allons répondre présents dans tous les cas. »

Crédit Photo : Pierre Carrey - www.directvelo.com