Benoît Poitevin ne dirait pas non à une autre victoire

Sous une chaleur surprenante et usante pour les organismes, Benoît Poitevin (Team U Nantes Atlantique) s'est montré le plus fringuant sur la 1ère étape du Tour d'Eure-et-Loir en arrivant en solitaire à Senonches après s'être défait de ses 18 autres compagnons d'échappée. Surtout, il vient confirmer qu'il faudra compter sur lui durant ce mois de juin. Avec 37'' d'avance sur le second, rien n'est acquis mais il compte bien jouer sa chance jusqu'au bout pour la victoire finale. A peine descendu de vélo, l'Angevin a raconté sa journée à www.directvelo.com.

DirectVélo : En arrivant sur ce Tour d'Eure-et-Loir avec la chaleur retrouvée, quelles étaient tes ambitions ?
Benoît Poitevin : En venant ici, évidemment je souhaitais déjà gagner. Sur cette épreuve nous avons une belle équipe Espoir donc l'objectif est de la remporter c'est sûr. Et puis, j'aime la chaleur donc ça ne m'inquiétait pas.

Quatre Nantais dans la bonne

D'ailleurs, vous étiez 4 coureurs du Team U Nantes sur les 6 engagés dans la bonne échappée, comment avez-vous géré cette course pour vous retrouver en aussi bonne posture ?
Cela s'est fait un peu à la pédale. En début de course, il y a eu un petit forcing, je sentais que le peloton allait bien souffrir de la chaleur. A un moment donné, il y a eu une petite bosse. Je voyais qu'il y avait 3-4 coureurs qui sortaient alors j'ai fait l'effort. Derrière, ça revenait par grappe et le peloton se relevait un peu. Je me suis alors retrouvé avec trois autres coéquipiers (Lorenzo Manzin, Mathieu Cloarec et Kévin Ledanois). On a tous collaboré pour creuser les écarts. A un moment, le peloton est revenu à 50'' puis c'est reparti à 1'30'' et on a pris jusqu'à 2'40''.

Comment s'est faite la sélection dans le groupe finalement ?
Je n'étais pas le seul de l'équipe, il fallait attaquer à tour de rôle. Après, je pensais que les Belges étaient forts. Je n'ai pas trop compris sur le coup quand j'ai attaqué pourquoi ils m'ont laissé faire. A 40 km de l'arrivée, personne n'a suivi. Je ne pensais pas vraiment que c'était le bon moment. Mais en fait Dylan Kowalski a accéléré un peu avant cela, et un Belge en a fait de même. Je me suis dit qu'ils voulaient peut-être déjà durcir la course. J'ai augmenté le rythme et personne ne m'a suivi. J'ai fait 20 mètres et derrière j'ai pris quelques longueurs. Je me suis alors mis à sprinter pour prendre un peu d'avance et c'était parti.

Ensuite à trois c'était aussi plus simple...
Oui, nous avons continuer à trois. Les deux autres sont revenus sur moi, Marc Fournier et Baptiste Constantin, l'un après l'autre. Dans les dernièrs kilomètres, j'ai attaqué pour faire la bonification à 10 km, ils m'ont tous les deux suivi. Je me suis dit qu'ils étaient encore en bonne forme. Je savais qu'il fallait que je retente de sortir car au sprint à l'arrivée j'aurais été cuit (sourires) ! J'ai joué au bluff, j'ai testé. J'ai attaqué à 7-8 bornes de la ligne et une fois qu'ils ont baissé les armes c'était bon.

« Une revanche, oui et non »

Est-ce une revanche par rapport à l'an passé ?
Une revanche, oui et non. L'an passé, j'étais déçu de ne pas gagner la 1ère étape (il avait terminé 2e derrière le vainqueur final Sam Spokes, NDLR). Maintenant, cette année j'aurais préféré un chrono mais on va essayer de le garder quand même.

Tu sembles revenir en forme ces derniers temps...
Avec le beau temps surtout, je me sens mieux. J'ai gagné mi-mai une toutes catégories (le GP Leclerc à Angers), ça faisait toujours plaisir de gagner. Et cela encore plus avant deux gros objectifs. Déjà les Boucles de la Mayenne, je pense avoir démontré que je pouvais y aller. Et puis il y aurait les Jeux Méditerranéens avec l'Equipe de France. Néanmoins, si ça peut me sourire encore sur ce Tour d'Eure-et-Loir, je n'hésiterais pas !

Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Benoît POITEVIN