Le 23 mars dernier, dans la file des voitures du Grand Prix de Saint-Etienne, les directeurs sportifs se demandent "dans quelle voiture il est Fred Macaudière ?”. S'ils sont curieux de connaître la position dans la course du CTR du comité Auvergne-Rhône-Alpes, c'est pour être sûrs que le sélectionneur soit aux premières loges pour observer les prouesses de leurs Espoirs.

« ILS PROFITAIENT DE L’ÉTÉ POUR ROULER PLUS »

Les Jeux olympiques n'ont pas fait que des trous dans le calendrier. Forces de l'ordre mobilisées et subventions publiques siphonnées pour faire passer la flamme ont provoqué des annulations de courses. Ils ont aussi forcé la FFC à déplacer son Championnat de France de l'Avenir au mois de mai, en plein pont de l'Ascension, du 8 au 12, loin des Grandes vacances, période traditionnelle de ces Championnats. "Ce Championnat tombe en période scolaire, et pour certains à la sortie des partiels…", relève tout de suite un directeur sportif. Les coureurs encore à l'école sont donc les premiers touchés par ce déménagement. "Nos coureurs sont étudiants et ont eu moins de temps pour se montrer. Les années précédentes, ils profitaient de l'été, à partir de fin mai, pour rouler plus", ajoute Thomas Girard, à la tête du club de N3, le Team Adris La Crêpe de Brocéliande BLC. Directeur sportif de l'Occitane CF, Romain Campistrous n'est pas fan de ce changement. "J'espère que ce n'est que provisoire".

Objectif avancé dit préparation décalé. "On a dû l'anticiper en en parlant dès le mois de janvier avec les coureurs Espoirs. L'idée c'est de marquer des points le plus rapidement possible pour assurer sa place", explique Antoine Lecarpentier, DS du Team Bricquebec Cotentin. "Ils ont forcément un peu plus de pression sur le début d'année puisqu'il faut répondre présent dès les premières courses de la saison, telles que le Bédat, les 4 Cantons ou le week-end Sainté-Annemasse, supervisées de près par le CTS. Cela peut avoir pour effet d'écarter potentiellement les Espoirs 1, pour lesquels un temps d'adaptation à cette nouvelle catégorie est nécessaire", ajoute Corentin Ville, le technicien de l'EC Saint-Etienne Loire.

« J'AI PRÉVU QU'ILS COUPENT APRÈS »

Mais ce Championnat transplanté en plein mois de mai arrive au milieu d'une forêt d'épreuves installées à cette date. "La Ronde de l'Isard se termine trois jours avant", rappelle Romain Campistrous. Il a fait comprendre à ses coureurs de l'Occitane CF qu'ils ne pouvaient pas courir plusieurs lièvres à la fois. "Les grimpeurs ont compris qu'il fallait choisir entre l'Isard et le Championnat de France". Les courses du début de saison sont aussi un atout pour arriver en forme à Altkirch. "C'est mieux si on sort bien du Tour de Bretagne, ça peut être bien pour le Championnat de France", note Gaëtan Lemoine, le DS du VC Pays de Loudéac. La Coupe de France N1 est aussi un bon tremplin pour le Championnat de l'Avenir. "Pour ceux qui préparent le contre-la-montre, ça tombe aussi avec la préparation du Chrono 47", poursuit Romain Campistrous .

Avec cette préparation ramassée, attention au contre-coup. "Il faudra aussi être vigilant à ne pas tout miser là-dessus car le calendrier des N1 en mai et juin est généralement dense, alors que les autres années ce Championnat pouvait davantage intervenir en fin de cycle, avec un mois d'août généralement plus calme", rappelle Corentin Ville. Antoine Lecarpentier a donc appelé à la prudence. "L'année doit commencer fort sans être en bout de cycle au moment des Championnats de France". "J'ai prévu qu'ils coupent après", abonde Romain Campistrous. La saison ne se termine pas au mois de mai. Le Team Bricquebec Cotentin pense au Championnat de France Amateurs dans la Manche fin juin. "Il faut garder de la marge pour pouvoir progresser dans les mois de mai-juin-juillet qui sont importants pour nous". Mais ce Championnat de France de l'Avenir en mai aura un avantage pour les lauréats. "Le Champion de France va pouvoir profiter de son titre sur les courses Espoirs", conclut Gaëtan Lemoine.