Dans les Pyrénées, Matthieu Lavignac s'envole pour les bénévoles

Crédit photo Florian Frison - DirectVelo

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Il a attaqué au kilomètre zéro avant la montagne : Matthieu Lavignac, presque le régional de l'étape, voulait “faire plaisir à [son] équipe” sur la Ronde de l'Isard samedi. Le coureur d'OCF Team Legend Wheels, 21 ans, est originaire de Blagnac, il habite à Grenoble pour les études mais revient quelquefois au pied des Pyrénées. Son coup prémédité : une chevauchée “le plus longtemps possible” vers le Plateau de Beille. “Face aux grosses équipes, quand ça se joue « à la patte », c'est impossible de rivaliser, mais une échappée, pourquoi pas ?”, demande celui qui, une fois rejoint, termine à 28 minutes du Néerlandais Dareen Van Bekkum (Visma-Lease a Bike Devo) et grimpe sur le podium. Récompensé du trophée de la combativité.

Du film de samedi, Matthieu Lavignac ne garde que de “super souvenirs”. Plus de 70 kilomètres à ouvrir la route. Son attaque dès le départ, ses retrouvailles à l'avant avec son coéquipier Damien Roux, dans un groupe de sept concurrents qui s'est désintégré dans la descente de Marmare et surtout, une atmosphère... “J'avais l'impression de courir à domicile, raconte-t-il. J'ai revu à deux kilomètres de l'arrivée un copain sur le bord de la route, que je n'avais pas revu depuis deux ans. J'ai même entendu des « Allez Matthieu » de la part de personnes que je ne connaissais pas. Quand tu entends ça, tu vois flou !”.

« HONORER LA COURSE QUI NOUS INVITE »

L'ancienne lanterne rouge de la Ronde de l'Isard (2022), qui avait terminé 4e du Tour PACA Junior (2019), récent 8e du Championnat de France universitaire, s'était donné une mission à travers sa fugue : ”honorer la course qui nous invite, et remercier le club”. Le film est donc suivi d'un générique de remerciements, des gens de sa carrière qui ont compté pour lui. De son directeur sportif Romain Campistrous “qui se démène pour nous 365 jours par an” jusqu'à son entraîneur Julien Almansa, engagé dans la Ronde de l'Isard comme moto-info. En passant par la Fondation INP, de l'École nationale supérieure de génie industriel ou Grenoble INP, qui a aménagé ses horaires et lui permet de concilier études et sport, les deux à haut niveau. “C'est grâce à des personnes comme ça que je peux faire du vélo”, appuie Matthieu Lavignac.

Au centre de ses pensées, son club, le seul du grand Sud Ouest engagé sur l'épreuve cette année. “Familial”, décrit-il. Car les coureurs ont séjourné deux nuits dans le gîte de la famille Campistrous, dîné avec les menus préparés par les copines ou mamans des coureurs. “On est venu avec un staff important, ajoute-t-il. Il y a presque un membre du staff par coureur. Cette échappée, c'était pour remercier tous ces bénévoles”.

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