Van Rysel-Roubaix voit enfin la vie en rose

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Il y a un an, à la même époque de l’année, Daniel Verbrackel et l’ensemble de son staff s’arrachaient les cheveux en imaginant quelles courses retirer du calendrier, pour limiter les dépenses de l’équipe et tenter de survivre. Les abysses au terme d’une longue descente vers les fonds, après avoir tenté de surnager pendant plusieurs hivers consécutifs, en se demandant à chaque fois si l’équipe allait pouvoir repartir l’année suivante. “On a bien galéré, je n’ai pas dormi toutes les nuits”. Mais fin 2023, l’arrivée dans le monde du cyclisme professionnel de Decathlon et de ses équipements Van Rysel, à la fois chez AG2R La Mondiale et avec Roubaix Lille Métropole, a changé la donne. Ça n’a plus rien à voir, on peut maintenant évoluer avec sérénité et se projeter même, sans doute, sur trois ou quatre ans”, se réjouit Daniel Verbrackel.

Depuis qu’il a quitté la noirceur des fonds marins pour ré-entrevoir la lumière du jour, le manager de la Conti nordiste voit la vie en rose. “C’est le moins que l’on puisse dire ! Depuis le mois de mai dernier et les 4 Jours de Dunkerque, avec la reconduction des contrats, tout le monde va bien. Staffs et coureurs sont plus sereins et en confiance”. Et ça change tout ! Rarement en effet, l’équipe roubaisienne n'avait réalisé un début de saison aussi satisfaisant. Après le gros numéro de Samuel Leroux à Méjannes-le-Clap, lors de l’Étoile de Bessèges (2.1), c’est Emmanuel Morin qui a apporté un nouveau grand bonheur au groupe, ce dimanche, lors du Grand Prix de Lillers (1.2). Sur les terres nordistes. Que demander de plus ? “On savait Emmanuel en grande condition. Il aurait déjà pu jouer au Samyn sans un problème de dérailleur dans le final. Déjà samedi au Tour des 100 Communes, il était peut-être le plus fort mais il a douté en allant chercher toutes les attaques. Il a paniqué, c’est dommage. Cette fois-ci, il a couru à la perfection”.

DEUX VICTOIRES ET DEUX CLINS D’ŒIL DE L’HISTOIRE

En homme fort du groupe, Emmanuel Morin a pris ses responsabilités tout au long du week-end. “On cherchait à se renforcer avec un sprinteur. Mais c’est plus qu’un sprinteur et il l’a largement démontré sur ces deux courses. C’est un garçon qui compte bien retrouver le plus haut niveau et il n’y a pas de raison qu’il n’y parvienne pas étant donné ce qu’il démontre. On va tout faire pour l’aider à retrouver les première ou deuxième divisions mondiales”.

Joli clin d'œil : Emmanuel Morin a décroché ce succès à Lillers exactement 50 ans après Alain Molmy, le père d’Arnaud, directeur sportif de l’équipe et présent dans la voiture suiveuse ce dimanche. Pour rappel, lorsque Samuel Leroux l’avait emporté en février, il avait également succédé à un certain… Arnaud Molmy, vainqueur d’étape sur l’Étoile de Bessèges en 2010. Deux victoires et deux clins d'œil de l’histoire. Alors, jamais deux sans trois ? “On va se plonger dans les archives pour savoir laquelle on va gagner prochainement”, plaisante Daniel Verbrackel. Il faut dire que l’appétit vient en mangeant et avec deux succès au compteur dès début mars, l’équipe Van Rysel-Roubaix aurait tort de vouloir s’en contenter.

DU TRÈS BON MATÉRIEL QUI CHANGE LA VIE

“C’est fini les saisons où l’on cherchait juste les échappées télé. Maintenant, on essaie toujours de ramener quelque chose, un accessit, un maillot distinctif, un Top 10. Entre Samuel, Emmanuel mais aussi Maxime (Jarnet) et plein d’autres, on est ambitieux. On se sent capable de faire des résultats, nos gars sont en confiance. On est dans une bonne dynamique à tous les niveaux”. Le matériel joue aussi, selon Daniel Verbrackel. “On a des vélos très performants, ce qui n’a pas toujours été le cas, du moins pas à ce niveau-là. On est aussi bien considérés que l’équipe Decathlon AG2R La Mondiale. On a du très bon matériel, des vélos dignes d’une ProTeam. Franchement, ça ne nous était jamais arrivé. C’est aussi un boost pour nos coureurs”. Le manager tient ainsi à remercier Nicolas Pierron, le patron de Van Rysel. “Ses enfants sont licenciés au club de Roubaix. Il nous apporte beaucoup aujourd’hui. Il a été une personne fédératrice auprès des actionnaires de Decathlon”. La belle histoire.

Alors maintenant, qu’attendre du reste d’une saison, en quelque sorte, déjà réussie ? “Il reste plein d’objectifs. Je pense au Championnat de France, aux Boucles de la Mayenne, aux 4 Jours de Dunkerque, aux manches de Coupe de France. De belles surprises sont encore possibles. On va prendre tout ce qu’il y a à prendre”

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