Tom Van Asbroeck ne tournait pas autour du pot après l’arrivée de la 4e et dernière étape du Tour de la Provence (2.1). “Oui, c’est vrai, c’était prévu pour Hugo. Quand j’ai démarré mon sprint sur la gauche, j’ai essayé de l’emmener. Mais j’étais si fort, j’avais tellement de puissance…”. Déboulé très fort de l’arrière, le Belge n’a plus jamais été remonté par qui que ce soit pour décrocher son premier succès UCI depuis plus de quatre ans. Très satisfait de cette victoire collective, heureux pour son coéquipier, Hugo Hofstetter était tout de même légèrement déçu de ne pas pouvoir lui-même lever les bras dans les rues d’Arles. “C’est cool car c’est l’équipe. Mais c’est vrai qu’il était supposé me lancer. Forcément, je suis un tout petit peu déçu car j’aurais préféré gagner moi-même. Je suis honnête. Mais ça reste pour l’équipe et c’est le plus important”.

DES CONSEILS PRÉCIEUX

Pas de quoi polémiquer, bien sûr, tant il est à la fois logique de voir l’Alsacien un tantinet frustré, et le Flamand profiter de l’occasion qui se présentait à lui (voir classement). Tactiquement, les conseils d’Hugo Hofstetter ont profité à Tom Van Asbroeck. “Je lui avais dit qu’il fallait attendre le dernier moment. Avec le vent de face et la descente, si tu lançais de trop loin, comme le fait d’ailleurs souvent (Mads) Pedersen, tu t’écrases. Et c’est ce qu’il s’est passé. On a débordé dans les vingt derniers mètres mais personnellement, je n’avais pas la place pour passer. Sur ce genre de sprint, les mecs de devant se tassent alors si tu trouves l’ouverture, c’est bon. Il a trouvé l’ouverture en lançant devant moi. Il a tenu jusqu’au bout. Bravo à lui”.

4e sur la ligne, Hugo Hofstetter se satisfait d’avoir joué les premiers rôles, après une étape pénible la veille, à Manosque. “J’étais complètement bloqué à cause de la pluie hier alors que sur le papier, ça me convenait super bien. J’étais déçu et j’avais à cœur de montrer autre chose sur la dernière étape”. Avant ce sprint final, il avait flairé la belle affaire en se glissant dans la bonne bordure en cours de route. “C’était une belle bataille. À un moment donné, j’ai vu qu’un groupe essayait de revenir avec deux-trois Arkéa dedans alors j’ai pédalé un peu plus fort”, glisse-t-il avec malice.

LA POSSIBILITÉ DE DÉCOUVRIR LE TOUR D’ITALIE

Car à l’intersaison en effet, celui qui fêtera ses 30 ans ce mardi a quitté les Bretons d’Arkéa pour retrouver une vieille connaissance : la formation Israel-Premier Tech, pour laquelle il avait déjà évolué en 2020 et 2021. “J’attends beaucoup de ce retour dans le groupe. C’est une équipe que je connais bien. Je suis super content qu’ils aient revus leur copie. Après coup, ils ont regretté leur choix de m’avoir laissé partir. C’est appréciable de le savoir. Maintenant que je suis de retour, je vais tout faire pour retrouver mes meilleures jambes”, assurait-il pour DirectVelo au départ de cet ultime acte de la saga provençale.

Pour sa neuvième saison chez les pros, considère-t-il arriver dans la force de l’âge ? Peut-il encore progresser ? “On se pose toujours des questions. Dans le sport de haut niveau, il est toujours difficile de savoir si l’on peut encore progresser ou si l’on a atteint ses limites. Je pense qu’il y a encore une marge de progression à aller chercher, des choses à améliorer. Mis tout bout à bout, on peut toujours trouver de nouvelles choses”. S’il concède devoir encore et toujours travailler “l’aspect mental”, sans se pencher plus en détails sur le sujet, Hugo Hofstetter promet aussi avoir une nouvelle fois coché les Classiques à venir. “Comme tous les ans, j’aurai forcément à cœur de briller sur ces courses-là que j’apprécie énormément”. Il est également candidat à une place pour le prochain Tour d’Italie. Ce serait alors une découverte pour celui qui a participé à deux Tour de France - 4e d’étape à Sisteron en 2020 - et à un Tour d’Espagne. “J’aimerais découvrir le Giro cette année. Ce serait une façon différente d’aborder le printemps”.