Valentin Tabellion a pris de la hauteur. Avec ses camarades de l'endurance de l'équipe de France sur piste, il est à Teide pour un stage en altitude depuis le 25 novembre jusqu'au 9 décembre. "À force, on connaît comment on réagit à l'altitude et on est bien suivi avec la FFC. On sait ressentir quand on est fatigué", indique-t-il. Il restera ensuite en Espagne pour un stage avec Van Rysel-Roubaix Lille Métropole, son équipe Continentale, à Altea. Sa préparation, comme sa saison, est partagée entre l'équipe de France et son équipe sur route. "Ici on fait un travail de volume, on refait les bases".

Le coureur de 24 ans est arrivé au stage en altitude sur la lancée des 6 Jours de Gand qu'il a disputés avec Oscar Nilsson-Julien. "Physiquement, j'étais bien même si j'étais en reprise et techniquement, c'était de mieux en mieux chaque jour. Nous nous sommes améliorés pour nous caler dans la prise de relais, surtout que les relais se répètent plus souvent sur une petite piste", commente-t-il pour DirectVelo. En Belgique, il a donc retrouvé le même coéquipier qu'aux 3 Jours d'Aigle début octobre. C'est d'ailleurs en Suisse que Steven Henry, l'entraîneur national, lui a proposé d'aller courir en Belgique. "Au début, ça devait être avec Benjamin Thomas mais il s'est blessé en Chine et j'ai donc été associé avec Oscar". Dans la cuvette de Gand, les Américaines se disputaient « à l'ancienne », à la distance et pas aux points. "Ça rend la course plus rythmée, il faut être vigilant, ça va très vite. Il faut essayer d'avoir un coup d'avance pour ne pas courir après les tours", analyse le Champion de France de l'Omnium.

TROIS KILOS DE PERDUS À CAUSE D'UNE BACTÉRIE

Ces 6 Jours ont conclu une saison "compliquée", selon les mots du coureur. "J'ai été blessé et malade plusieurs fois. J'ai commencé par une grosse chute à Bessèges qui m'a arrêté un long moment. J'ai été très malade avant le Championnat de France à cause d'une bactérie qui m'a fait perdre 3 kg. J'ai fini aux urgences et j'ai eu un gros coup de moins bien après le Championnat du Monde sur piste, comme une mononucléose, j'ai été obligé de couper une dizaine de jours", énumère celui qui avait dû renoncer au départ de la 2e étape du Tour Poitou-Charentes. Le 3e du Tour d'Eure-et-Loir a su se remobiliser pour la fin de saison routière avec Binche-Chimay-Binche, Paris-Bourges et Paris-Tours.

Sur piste, Valentin Tabellion a su rapidement rebondir. "J'ai réussi à revenir assez vite pour la Coupe des Nations au Caire (en mars, NDLR) et à Milton (en avril, NDLR), j'étais bien en tant que démarreur". Au Championnat du Monde de Glasgow, il a retrouvé ce rôle de lanceur du quatuor de la poursuite par équipes après le forfait forcé de Quentin Lafargue après une chute à l'entraînement. "J'étais en grande condition, surtout dans la qualification. J'ai toujours été démarreur depuis l'équipe de France Juniors. J'ai des capacités pour, ça ne se perd pas. Mais nous n'avons pas eu de chance avec la chute de Quentin et Corentin (Ermenault)", ajoute-t-il. Dès le mois de janvier, il épinglera de nouveau des dossards pour le Championnat de France puis le Championnat d'Europe sur piste. Et il espère bien profiter de son travail à Teide, avec l'expérience acquise des stages en altitude. "Maintenant, on sait quand on redescend, à partir de quand ça va être bénéfique".