Mathieu Burgaudeau : « Je n’ai pas très bien dormi… »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Jamais deux sans trois pour Mathieu Burgaudeau. Déjà 2e à Crest-Voland (Savoie) lors du dernier Critérium du Dauphiné et 2e à Belleville-en-Beaujolais (Rhône) sur les routes du récent Tour de France, il a encore décroché le premier accessit sur une épreuve de prestige, ce dimanche, en n’étant devancé que par son compatriote Valentin Madouas lors de la Bretagne Classic, à Plouay (voir classement). Dépité après la ligne, il n’a pas su trouver les mots pour décrire sa déception. Alors c’est 24h après la Classique WorldTour que DirectVelo a choisi de recontacter le leader du Team TotalEnergies, histoire de faire le point, avec un peu plus de recul, sur cette journée qu’il a toujours du mal à digérer. Entretien.

DirectVelo : As-tu digéré l’énorme déception qui semblait être la tienne dimanche après-midi au niveau du podium protocolaire ?
Mathieu Burgaudeau : Honnêtement, non… Je ne cache pas que c’est toujours le même sentiment. Je suis vraiment déçu de passer à côté d’une aussi belle victoire. Je sais que j’en avais les moyens, je pouvais la gagner, alors c’est vraiment frustrant.

« ON NE FAIT PAS TOUJOURS LES BONS CHOIX »

On imagine que tu t’es refait le film plusieurs fois dans la tête…
Oui, je n’ai pas très bien dormi… Je me suis refait le final de la course plusieurs fois, c’est clair. Avec du recul, j’aurais certainement dû lancer mon sprint de plus tôt, avant Valentin (Madouas) et avec un moins gros braquet. Même si c’est toujours facile à dire après coup. Sur le moment, au bout de 250 km, avec la chaleur, on ne fait pas toujours les bons choix. Mais c’est frustrant…

On t’a vu te retourner plusieurs fois dans les 500 derniers mètres. Tu avais donc vu que Valentin Madouas tentait de prendre de l’élan ?
Forcément, je le surveillais, oui. Je ne voulais pas qu’il décolle avant moi. C’est pour ça que j’ai lancé. Sauf que je ne me suis pas retourné pendant trois-quatre secondes et il en a profité pour lancer à ce moment-là. On s’est donc retrouvés à lancer notre sprint en même temps, sauf qu’il était parti décollé et qu’il allait donc beaucoup plus vite. Il m’a tout de suite mis dix mètres et je n’ai jamais pu les combler.

As-tu le sentiment d’avoir également payé la supériorité numérique de la Groupama-FDJ ? 
Bien sûr ! C’était très difficile de jouer contre deux coureurs de la même équipe. Surtout qu’à un moment donné, je suis sorti avec (Felix) Grosschartner et j’ai vu que Stefan Küng se sacrifiait pour Valentin Madouas. Si Stefan Küng n’avait pas été là, ça aurait peut-être été plus difficile pour Valentin. Mais bravo à lui et bravo à eux. Ils ne l’ont certainement pas volée. Ils ont fait une grosse course. Quant à moi… C’est comme ça.

« JE SAIS QU’ILS CROIENT EN MOI »

C’est ta troisième place de 2 sur un très gros rendez-vous cette année après des étapes du Dauphiné puis du Tour…
Il me manque une grosse victoire. J’ai de gros résultats sur de grosses courses, mais pas de victoire. C’est vraiment dommage. Si j’avais gagné à Plouay, ça aurait été une superbe saison pour moi. Cette victoire, je la cherche depuis des mois. J’espère que ça va venir mais il ne me reste plus beaucoup d’opportunités jusqu’à la fin de l’année. Il va rester les courses en Italie à commencer par la Coppa Sabatini. Il y aura aussi le Tour de Vendée, à la maison. Ce sera un rendez-vous très important pour moi, j’y serai très motivé. Il y aura aussi, bien sûr, le Tour de Lombardie, mais j’ai conscience que ce sera difficile d’y gagner.

As-tu le sentiment d’être devenu le principal homme fort du Team TotalEnergies désormais, le leader de l’équipe, celui qui doit ramener les plus grosses victoires ?
En tout cas, je sens que l’équipe me fait de plus en plus confiance. Que ce soit le staff ou même mes coéquipiers. Je sais qu’ils croient en moi. C’est justement aussi pour ça que je suis déçu de ne pas avoir gagné. Je voulais leur rendre la pareille car ils font beaucoup de boulot pour moi.

Et si ce n’était qu’une question de temps ?
Je l’espère ! Franchement, il ne me manque rien… À chaque fois, ça s’est vraiment joué à un détail ou deux. Je me dis que ça va venir à force. Il le faut. 

 

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