Valentin Madouas : « Des étoiles plein les yeux et des souvenirs à vie »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Valentin Madouas s’en rappellera toute sa vie. Ce dimanche, le Breton l’a emporté sur les terres de sa région, à Plouay, lors d’une épreuve de prestige du calendrier international. Le tout avec le maillot bleu-blanc-rouge de Champion de France sur le dos. “Je ne sais pas trop quoi dire, je suis vraiment ému. Gagner ici à Plouay, avec ce maillot, c’est vraiment extraordinaire. Gagner à Plouay, c’était l’un des rêves de ma carrière. Le faire avec le maillot de Champion de France… Quoi demander de mieux, sérieux ?”, interrogeait-il de façon rhétorique au micro de DirectVelo, juste après la ligne.

« J’EN RÊVAIS »

Pour l’emporter lors de cette Bretagne Classic (voir classement), Valentin Madouas a encore fait “de nombreux sacrifices” ces trois dernières semaines, après un Tour de France frustrant et des sensations qui laissaient visiblement à désirer lors du Renewi Tour. Je n’étais pas dans une bonne spirale sur le Tour, je n’avais pas de réussite, je loupais tout le temps les bons coups. Je me suis dit qu’il fallait se calmer, et continuer de bosser, faire des sacrifices. J’ai encore fait 200 bornes de reco mercredi, j’ai fait des sacrifices sur la nourriture, etc”.

Cette victoire, il se sentait capable de la décrocher. “J’en rêvais ce matin, bien sûr. Après, franchement, j’étais à l’arrache toute la journée. J’avais de bonnes sensations mais je n’étais pas non plus extraordinaire. J’ai essayé de courir juste, je connaissais ce dernier sprint par cœur”. Et le coureur de la Groupama-FDJ avait d’ailleurs tout prévu et tout imaginé en amont de l’épreuve. “Je l’avais annoncé à ma copine ce matin : je lui avais dit que je partirais de derrière, pour lancer avec de la vitesse. Je regardais les panneaux : 500, 300… J’ai tenté comme ça et ça l’a fait”.

« UN SPRINT POURRI »

Car dans le final, Valentin Madouas a pu profiter d’un surnombre collectif puisque dans le bon quatuor, il a pu profiter de l’appui de son coéquipier suisse Stefan Küng, qui a passé la dernière heure et demi de course à l’avant. “J’ai un peu joué avec eux. Stefan les a bien enterrés devant. Je suis arrivé avec de la vitesse. J’ai crampé dans la dernière ligne droite, j’ai fait un sprint pourri. Je toxinais de partout mais il fallait avoir un peu d’avance pour les décoller au démarrage et ensuite, il n’y avait plus qu’à tenir jusqu’à la ligne. Avec ce public, c’était vraiment énorme. Ce n’est pas un sprint à la puissance, c’est un sprint tactique. Je me savais fort tactiquement, il fallait simplement courir juste”.

Le voilà premier Breton à l’emporter à Plouay depuis Ronan Pensec en 1992. “L’histoire, peu importe. Le plus important, c’était que l’équipe gagne une Classique WorldTour car on ne l’avait plus fait depuis un moment”, lâche, sans détour, le Champion de France. “L’essentiel, c’est que j’ai des étoiles plein les yeux et des souvenirs à vie avec cette victoire ici. On a très peu de chances de gagner une Classique WorldTour dans une carrière”. Et c’est désormais chose faite.

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