C’est une victoire venue de nulle part pour Mickaël Guichard. D’abord parce qu’il a fallu de longs kilomètres au coureur de Morbihan Fybolia GOA pour rentrer dans sa course, ce dimanche, au Tour du Périgord (voir classement). "Je n’avais pas de super sensations aujourd’hui, j’ai été très, très diesel. Dans la bosse ça allait mais dès qu’il fallait accélérer ou attaquer, je n’étais pas super". Mais avec toute son expérience sur les manches de Coupe de France N1, celui qui fêtera ses 30 ans ce mardi ne panique pas. "Petit à petit, je voyais que je restais placé, que tout le monde lâchait un par un. Je me suis dit que je n’étais pas si mal. Je suis resté patient, comme d’habitude sur les manches de Coupe de France".

Alors que des groupes se constituent aux premiers échelons de la course, Mickaël Guichard navigue un peu plus loin. "J’ai lissé mes efforts et dans le dernier tour, dans la bosse, je flingue au sommet pour revenir de groupe en groupe. Dans le final, je ressors à 3 kilomètres et je rattrape les trois coureurs devant", raconte-t-il, en évoquant Swann Gloux, Louka Matthys et Killian Verschuren. Pourtant, l’ancien vice-Champion de France Amateur n’a pas l’impression de jouer la victoire. "Je pensais qu’il y avait encore au moins un mec devant. Je ne pensais pas du tout gagner en arrivant dans la dernière ligne droite. J’ai fait le final à fond. Je suis revenu vite sur les trois de devant aux 800 mètres. Je suis arrivé avec beaucoup plus de vitesse et je les ai directement attaqués. C’est une belle surprise pour moi qui pensais qu’il y avait quelqu’un devant", sourit-il.

« JE PENSAIS QUE LA JOURNÉE ALLAIT ÊTRE TRÈS LONGUE »

Alors entre un début de journée compliqué et une victoire qui lui tombe presque sur le nez sans s’y attendre, Mickaël Guichard n’avait pas imaginé pouvoir jouer sa carte ce dimanche. "Au départ, on pensait qu’il allait y avoir un marquage. J’ai essayé d’y aller au début mais avec les sensations que j’avais je pensais que la journée allait être très longue, très compliquée. On avait également Jocelyn (Baguelin) pour le sprint. En voyant que ça ne sortait pas forcément, on s’est dit qu’on allait peut-être changer de tactique". Mais la N1 bretonne a eu raison d’insister. Et après ses problèmes de santé au printemps, qui l’a privé du Tour de Bretagne, l’ancien vainqueur d’étape sur l’épreuve de Classe 2 retrouve ses plus belles couleurs.

Revenu du Mondial de Glasgow, où il a décroché la médaille de bronze en tandem, avec Elie de Carvalho, l’ancien coureur du Team Pro Immo Nicolas Roux enchaine les gros rendez-vous. "J’ai fait un gros week-end avant aujourd’hui avec l’Agglo Tour et le Pertre, c’est peut-être ce qui m'a rendu diesel en début de course. Après, j’ai roulé comme d’habitude. Je sors d’un printemps très compliqué donc peut-être que j’ai plus de fraîcheur que les autres". Cette fraicheur va lui permettre d’avoir encore des arguments à faire valoir sur d’autres belles courses. "J’irai sur le GP de Plouay puis sur la dernière manche de Coupe de France à Fougères. Et après on va enchaîner avec la Ronde Mayennaise, le Tour de Rhuys puis les classiques de fin de saison avec Paris-Vierzon, le Trophée des Champions et Paris-Connerré". Autant de rendez-vous où il faudra surveiller Mickaël Guichard.

Crédit vidéo : Cédric Congourdeau - DirectVelo