Noa Isidore : « Apparemment, j’étais dans pas mal de briefings »

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

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Journée difficile pour Noa Isidore. Non pas parce que le coureur du CIC U Nantes Atlantique n’avait pas les jambes, mais parce qu’il lui a été impossible d’espérer prendre du champ durant toute la journée. "Ça a été compliqué. Ce n'est pas forcément comme ça que j'imaginais la course, je ne pensais pas avoir une si grosse pancarte. Il y avait des mecs à plus surveiller que moi mais apparemment, j'étais dans pas mal de briefings", constate-t-il quelques instants après en avoir terminé. Plongé loin de la tête, et notamment d’un groupe de favoris qui caracolait en chasse derrière Axel Huens, Maximilien Juillard et Alexy Faure Prost, celui qui portait les coureurs du Grand Est a dû trouver une source de motivation pour aller jusqu’au bout. "Franchement, sur une course comme ça, j'avais clairement envie d'arrêter. Dès que je bougeais j'avais tout le monde dans la roue. Je le savais un peu, c'est comme ça chaque année".

Dès le deuxième tour, Noa Isidore a perdu la tête. Et ne l’a jamais retrouvée. "Je ne comprends pas trop, on laisse partir des mecs qui ont le même niveau que moi. Il y a des gars qui font le déplacement pour ne pas faire la course, je ne sais pas pourquoi ils viennent. Je suis un peu dégoûté. Heureusement que je suis ressorti à la fin pour me faire un peu plaisir. C'est un France, c'est comme ça chaque année", insiste-t-il. En effet, Noa Isidore n’a jamais rendu les armes. Plutôt que de se laisser couler dans les tréfonds de la course, voire de bâcher, le vainqueur du Tour d’Eure-et-Loir a continué à faire honneur au Championnat de France. "J'ai pris mes responsabilités, mais ils laissent sortir 25 gars avec des favoris énormes... Je me suis dit que j'allais essayer d'attaquer, me faire plaisir et leur faire un peu mal. Mais à chaque fois j'avais cinq gars dans la roue qui ne tournaient pas. Ils font la course pour m'enterrer, ça me dégoûte un peu, je ne le comprends pas".

« IL FAUT SE POSER DES QUESTIONS »

Cette motivation à aller au bout, il la doit au rendez-vous qui l’attend le samedi 12 août prochain, du côté de Glasgow. "J'ai les Championnats du Monde dans une semaine, j'avais envie de faire des efforts. Ne pas finir tranquille. Je suis rentré sur Pierre-Henry Basset et on est rentré sur deux autres Bretons (Baptiste Gillet et Ilan Larmet, NDLR). On a décidé de bien rouler jusqu'à la fin pour finir avec des kilomètres et des efforts dans les jambes". À presque huit minutes du vainqueur solitaire, Alexy Faure Prost, le quatuor s’est fait plaisir. Car Noa Isidore avait compris depuis bien longtemps qu’il n’aurait aucune chance de revenir dans un quelconque match. "Vers la mi-course, quand je commençais à sortir avec quatre ou cinq gars et qu'on faisait le trou… personne ne passait. Je savais que ça allait être fini car ça faisait des grands rideaux ensuite".

Autre problème pour lui, les quotas au Championnat de France qui mériteraient d’être revus. "Le fait que des équipes soient à 19 et d'autres moitié moins, il faut se poser des questions. C'est bête, on est désavantagés. Il faudrait revoir les règles pour qu'on soit tous à 10 ou 12. Parce que là avec des équipes comme Bretagne ou AURA à 20 mecs, contre huit gars du Grand Est ou du Centre-Val de Loire, forcément on ne va pas gagner". Noa Isidore est malgré tout loin d’être démoralisé avant de s’envoler pour l’Écosse. "J'étais en condition, on a pu voir que quand je mettais des attaques je mettais mal les autres. J'ai fait des bons efforts, je vais pouvoir bien aider les gars, ça va être cool. J'y vais pour ça, on a des gars qui peuvent gagner". Et qui sait s’il aura une opportunité. "Je serai moins regardé, peut-être que cette fois quand j'attaquerai je pourrai sortir", sourit-il, avec l’espoir de connaitre un bien meilleur samedi que celui-ci.

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