Victoire Berteau : « Je l’attendais depuis longtemps »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Victoire Berteau n’avait toujours pas décroché de victoire chez les pros. C’est désormais chose faite, et de quelle façon : sur ses terres et celles de sa formation Cofidis, dans le Nord, et dans le cadre de l’un des rendez-vous les plus importants de la saison, le Championnat de France. L’athlète de 22 ans, d’abord adepte de la piste, l’a emporté avec la manière en dominant le gros collectif de la FDJ-Suez, qui se contente des places de 2, 3… 5 et 6 (voir classement). Elle restera, ainsi, le premier nom a avoir apporté le maillot tricolore à Cofidis, qui ne l'avait jamais remporté chez les femmes ni les hommes. DirectVelo était présent à la conférence de presse de la nouvelle Championne nationale après l’arrivée.

DirectVelo : Que représente ce maillot de Championne de France pour toi ?
Victoire Berteau : Beaucoup de choses ! Je n’avais pas encore gagné dans les rangs professionnels. Le faire pour la première fois le jour du Championnat de France, c’est quelque chose. Je l’attendais depuis longtemps, ça fait du bien le jour où ça arrive. En plus, je gagne chez moi, sur les routes du Nord. Cofidis est sponsor de la course, c’était important pour nous de briller. On voulait se rattraper du Championnat de l’année dernière. Ce titre, ça peut être un déclic mental. Je doute encore beaucoup mais j’espère que ça va me redonner confiance. Je travaille là-dessus depuis un moment. On fera le point en fin de saison. J’espère faire briller ce beau maillot.  

Tactiquement, ce Championnat s’est joué en deux temps pour toi !
Oui, j’y suis allée une première fois dans la roue d’Audrey (Cordon-Ragot) lorsqu’elle est ressortie en contre. Ça s'est bien goupillé pour moi à ce moment-là, ça m’a permis de revenir sur la tête de course. Puis je suis ressortie dans la descente. Ce n’était pas prévu mais je l’ai senti comme ça, j’avais envie de me faire plaisir dans cette descente. J’avais Jade (Wiel) et Coco (Coralie Demay), qui est une amie dans la vie, comme compagnons d’échappée, c’était royal. On a vite creusé l’écart et ensuite, il fallait insister. 

« J’AVAIS PEUR DE ME FAIRE REMONTER »

Que t’es-tu dit lorsque Marie Le Net est revenue dans les tout derniers instants de la course ?
Je ne sais pas d’où elle est sortie (sourire). Il ne restait plus qu’un kilomètre en montée et je me doutais qu’elle avait dû faire un gros effort pour rentrer. Je me suis dit qu’elle ne devait plus être trop fraîche. Je me doutais qu’on monterait tempo puis que tout se jouerait sur la dernière rampe. Avec mon entraîneur, on avait travaillé ces efforts au lactique ces derniers temps, spécifiquement pour ce genre d’arrivée. Pourtant, dans la roue de Jade (Wiel), j’ai longtemps été au seuil dans les montées, je ne pouvais pas passer de relais.

A quoi as-tu pensé dans les derniers mètres qui t’ont menée jusqu’au sacre, après avoir repoussé tes dernières adversaires de la FDJ-Suez ?
Pas à grand-chose. Je voulais poursuivre mon effort jusqu’au bout car j’avais peur de me faire remonter. J’ai réalisé que c’était bon à 50 mètres de la ligne et la pression est redescendue d’un coup.

« L’HONORER UN PEU PLUS TARD »

Tu connaissais très bien ce circuit !
J’étais venue avec ma copine lors des 4 Jours de Dunkerque des hommes, j’avais aussi fait une dizaine de tours du circuit avec ces fameux exercices au lactique. Je savais où ça pouvait se jouer, où la différence pouvait être faite. C’était une chance. Lors de la reco, je me suis dit que c’était peut-être trop dur pour moi, je m’étais fait peur. Mais j’ai repris confiance sur la reco d’hier (vendredi).

Tu ne seras pas sur le Tour avec ce maillot…
Ça me fera du bien de courir avec le maillot bleu-blanc-rouge et de l’honorer un peu plus tard mais il ne faut pas oublier que le gros objectif, c'est les Jeux Olympiques de Paris 2024. Et les Mondiaux sur piste de Glasgow, en août, sont les seuls avant ces Jeux. Donc il est normal que je me concentre là-dessus. Je ne dois pas oublier mon objectif principal.

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