Cassel 2023 : Une distance inédite pour tout le monde

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

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Cette année, le Championnat de France contre-la-montre sera commun aux hommes et aux femmes. Et qui dit parcours identique dit distance identique. Alors que les femmes avaient l'habitude de distances plus courtes, les hommes devaient faire face à de longues distances. Un terrain d’entente a ainsi été décidé, avec 31,3 kilomètres au programme. Côté féminin, c’est une longueur plutôt nouvelle. "C’est assez long. 35 kilomètres, ce n'est pas souvent aussi longs chez les femmes", ajoute Léa Curinier, alors que Cédrine Kerbaol est sûre de n’avoir jamais effectué une telle distance. "D’habitude, on était plus autour de 20-25 km. C’est un bon changement, ça ne va pas être la même. Je pense que ça m’avantage plus qu’autre chose. Je suis meilleure sur des efforts plus longs que courts et intenses. Ça peut me correspondre".

« ÇA CHANGE LA GESTION »

Côté masculin, c’est un sacré chamboulement. À titre d’exemple, le contre-la-montre de Cholet allait au-delà des 40 kilomètres. "Là c’est quand même quinze bornes de moins. Mais je suis content, je pense que c’est mieux un parcours comme ça", se réjouit Ewen Costiou. Tout le monde a l’air plutôt content, notamment Corentin Ermenault, vice-Champion de France amateurs de l’exercice. "Moins c’est long, mieux c’est. C’est préférable par rapport à 50 bornes parce que je m’endors assez facilement sur le vélo, plaisante-t-il. Sur 50 bornes, tu ne forces pas tout le temps et tout le long de la même manière. 30 bornes, ça reste mieux". Alexis Gougeard trouve également que "c’est une bonne distance".

Outre ce pur aspect mathématique, une distance bien plus courte ne veut pas dire moins difficile. "Si demain il y a un vent de 30 km/h de face, c'est comme si on avait 40 kilomètres. C'est vrai que ça change la gestion, on peut se permettre de partir un peu plus vite et l'effort est moins soutenu. En général sur des chronos d'une heure, c'est au bout de 30-40 minutes que l'on commence à coincer et là on sera quasiment à l'arrivée. Ça peut jouer dans la gestion, mais avec le final hyper dur sur les 5 derniers kilomètres on ne se rappelle pas qu'il n'y a que 30 kilomètres", détaille Benjamin Thomas. L’un de ses principaux adversaires, Rémi Cavagna, évoque également cette gestion. "C’est en général plus de 40 kilomètres et j’ai souvent un peu de mal à terminer le contre-la-montre. Là, 30 kilomètres ça passe mieux. C’est moins de 40 minutes alors que normalement c’est presque une heure. J’ai travaillé sur des durées moins longues avec un peu plus d’intensité".

« SI ÇA AVAIT ÉTÉ 45 KILOMÈTRES, JE PENSE QUE JE NE L’AURAIS PAS FAIT »

Cité parmi les favoris chez les amateurs, Clément Carisey pense aussi que cette distance écourtée évitera quelques fringales. "Je pense qu’il y aura moins d’explosions même si le final est dur. Ce sont des distances que je préfère par rapport aux chronos où j’ai fait trois fois deuxième". Thibault Guernalec évoque de potentielles surprises. "Certains pourront prendre le risque de partir fort et il y aura moins de risques de se coucher. Ce n’est pas pour me déplaire. Ça sera plus ouvert pour permettre à certains de faire un bon résultat". C’est une tactique que Quentin Bezza pourrait bien privilégier. "La distance est moindre mais les trois bosses de fin, et surtout la dernière, font que c'est un petit peu particulier. C'est sûr qu'il faut partir plus fort que si le chrono dure une heure".

Ce nouveau format a en plus le mérite d’attirer des coureurs qui n’y prenaient pas forcément part. C’est le cas de Clément Braz Afonso, qui disputera son premier Championnat de France contre-la-montre, justement parce que la distance lui fait moins peur. "Je n’ai pas trop de références sur 31 kilomètres, mais j’ai envie de voir ce que ça donne et je suis bien motivé. Si ça avait été 45 kilomètres, je pense que je ne l’aurais pas fait parce que je n’ai vraiment pas trop préparé. Sur 30 ça peut peut-être passer, sur plus c’est plus compliqué". Baptiste Gillet, Espoir 1, est aussi avantagé en sortant à peine des rangs Juniors. "Pour moi ça va être une première, je n’ai jamais fait un chrono aussi long. Le plus long que j’ai fait faisait 25 kilomètres". En somme, tout le monde est content, et c’est à Quentin Bezza qu’est le mot de la fin. "Le format est sympa, c'est bien que ce soit le même pour les femmes et les hommes". Et ce sera une première.

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En savoir plus

Portrait de Quentin BEZZA
Portrait de Clément BRAZ AFONSO
Portrait de Clément CARISEY
Portrait de Rémi CAVAGNA
Portrait de Ewen COSTIOU
Portrait de Léa CURINIER
Portrait de Corentin ERMENAULT
Portrait de Baptiste GILLET
Portrait de Alexis GOUGEARD
Portrait de Thibault GUERNALEC
Portrait de Cédrine KERBAOL
Portrait de Benjamin THOMAS