Arnaud Démare : « C'est passé de justesse, mais c'est passé »

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

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Il se sent relancé ! Arnaud Démare a remporté sa deuxième victoire de la saison ce dimanche, à l'occasion de la Brussels Classic (1.Pro). Huit jours après son succès sur les Boucles de la Mayenne, le Picard se rassure après un début de saison en deçà des attentes. "Je sentais pendant la Mayenne que j'étais bien mais qu'il me manquait encore un cran. Sur un parcours difficile comme celui d'aujourd'hui, j'ai vu que ça répondait", déclare-t-il auprès de DirectVelo, au pied du podium protocolaire (voir le classement).

« J'AVAIS PEUR DES ATTAQUES »

Le coureur de 31 ans connaissait déjà l'épreuve belge, puisqu'il s'y était imposé en 2017. "Mais le parcours a changé, rectifie-t-il. C'est quand même plus difficile maintenant. J'ai connu Paris-Bruxelles quand j'étais néo-pro. Maintenant, c'est encore un cran au-dessus avec la double répétition du Mur de Grammont et du Bosberg. C'était une dure journée mais ça me convient bien aussi". Le représentant de Groupama-FDJ s'est retrouvé dans le bon coup de 23 coureurs, qui s'est dégagé après le premier passage dans les monts flamands, avec son coéquipier Lewis Askey. À la sortie de la zone des monts, et à l'approche de la ligne d'arrivée, il pouvait compter sur le Britannique pour l'emmener dans les meilleures conditions possibles. "J'avais peur des attaques, mais il y en a eu moins qu'attendu. Nous n'étions que deux ou trois coureurs par équipe et ça allait être difficile à contrôler. Il n'y avait donc pas de vrai lanceur pour le final".

Une fois en bas de la ligne droite d'arrivée, il fallait donc se montrer intelligent pour ne pas produire son dernier effort trop tôt. "Je savais qu'il fallait être patient parce que c'est long. On voit la ligne au kilomètre, en faux-plat montant. Avec la fatigue de la journée, je me suis dit que si on lançait trop tôt, on pouvait se faire aligner. J'ai bien fait d'être patient mais je l'étais peut-être un peu trop par rapport au physique que j'avais". Tobias Lund Andresen, le Danois du Team DSM, a lancé en premier et Arnaud Démare est parvenu à le remonter, pour finalement s'imposer au lancer de vélo. "C'est passé de justesse, mais c'est passé", s'exclame celui qui surveillait particulièrement Biniam Girmay (Intermarché-Circus-Wanty). "Il était attentiste et quand il a lancé, j'ai senti qu'il n'était pas très explosif".

« LOGIQUEMENT, J'IRAI SUR LE TOUR »

Le vainqueur de l'édition 2016 de Milan-San Remo affichait un large sourire sous la tente d'interview. "Le début de saison était difficile. Je n'étais pas du tout à mon niveau, je cherchais la forme. La répétition des courses ne me permettait pas de gagner, explique-t-il. Je n'avais pas assez de temps pour récupérer et travailler. J'étais entre les deux. J'étais très optimiste en faisant pas mal de courses, en me disant qu'en enchaînant l'UAE Tour, Paris-Nice et Milan San-Remo, ça allait revenir mais non, ce n'est pas revenu". Il a alors coupé six semaines après le Région Pays de la Loire Tour. "Ce break m'a vraiment fait du bien. J'avais énormément de motivation mais pas d'énergie. Je faisais avec le physique que j'avais. Je pense que le covid, à la sortie du stage de janvier, m'a cassé. J'ai fait deux semaines avec six heures de vélo... Ce n'était pas la prépa idéale pour un cycliste professionnel", précise-t-il.

Double vainqueur d'étape sur le Tour de France, Arnaud Démare profitera-t-il de sa forme retrouvée pour s'aligner sur la Grande Boucle ? "Le Tour est sur mon calendrier donc logiquement, j'irai sur le Tour, affirme-t-il d'emblée. La semaine prochaine, je vais dix jours sur le Tour de Suisse. L'enchaînement des efforts va donner des jambes pour la suite". Néanmoins, il ne se voit pas porter le maillot bleu-blanc-rouge en juillet. "Le circuit de Cassel, c'est 4200 mètres de dénivelé, c'est très difficile. Il y a 224 kilomètres, mais il y a des coureurs à qui ça conviendra mieux".

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