Greg Van Avermaet, à 37 ans et 1337 jours plus tard

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Greg Van Avermaet ne comptait pas partir comme ça. Pour sa dernière saison dans les pelotons - il a récemment annoncé qu’il raccrochera à la fin de l’année -, et après une campagne de Classiques flandriennes on ne peut plus terne (relire ici l’interview de son directeur sportif Julien Jurdie), le Flamand tenait à montrer autre chose. Déjà bon 4e du Tour du Finistère (1.1) ce samedi, certes face à une concurrence bien moins relevée que lors de ses objectifs du printemps - mais tout de même ! -, l’athlète de 37 ans a fait parler toute son expérience et son punch pour l’emporter ce dimanche après-midi à Châteaulin, aux Boucles de l’Aulne (1.1). Le vétéran de la formation AG2R Citroën décroche ainsi son premier succès sous le maillot de la WorldTeam française, qu’il avait rejointe à l’intersaison 2020-2021. Il s’agit même de sa première victoire depuis… 1337 jours et le Grand Prix de Montréal. C’était alors sous les couleurs de la CCC, le 15 septembre 2019.

“Je n’avais plus gagné depuis longtemps, et je ne l’avais pas encore fait sous le maillot de l’équipe. C’est une victoire importante pour moi comme pour l’équipe”, s’est-il réjouit auprès de DirectVelo, avant de monter sur le podium protocolaire. En manque de confiance ces dernières semaines, Greg Van Avermaet n’a jamais désespéré de retrouver les premiers rôles pour autant. “Après les Classiques, j’ai pris une semaine de repos et je suis reparti directement à l’entraînement avec toujours l’envie de bien faire. Je suis très heureux que ça marche”.

« DES COMPÉTITIONS TRÈS IMPORTANTES »

Ce dimanche, sur les terres finistériennes, la formation AG2R Citroën avait décidé de laisser quartier libre à celui ou ceux qui souhaitaient faire la course à l’avant. “On était prêt à prioriser celui qui aurait été devant”, confirme le lauréat. Puis, dans le final, la WorldTeam pouvait jouer deux cartes : celles de Greg Van Avermaet, donc, et de Clément Venturini, qui a d’ailleurs placé un gros démarrage dans le dernier kilomètre. “Je savais que ce final me convenait. J’avais peur du dernier virage, il était piégeux et il fallait absolument y être bien placé. Une fois que j’ai pris ce virage en 5-6e position, je me suis dit qu’il était possible de gagner. Clément Venturini voulait accélérer dans la partie très raide. C’était bien pour moi aussi. J’ai pu prendre la route de Florian Vermeersch que je savais aussi très fort sur une arrivée comme celle-là. C’était le scénario idéal. Et j’ai pu conclure”.

L’ancien Champion Olympique n’est évidemment plus le coureur qu’il était durant ses plus grandes années, notamment en 2017, lorsqu’il avait réalisé le quadruplé Het Nieuwsblad, E3, Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix (2e du Tour des Flandres et 2e des Strade Bianche également, NDLR). Pour autant, ce succès aux Boucles de l’Aulne n’est assurément pas celui dont il sera le moins fier au moment de refermer le grand chapitre de sa carrière cycliste. “Bien sûr, ce n’est pas le niveau WorldTour mais quand même ! Si on veut espérer gagner, il faut être bien physiquement”. Et le faire à 37 ans, en étant clairement sur le déclin, est une sacrée belle performance. “Ce n’est qu’une manche de Coupe de France mais quand tu es jeune, tu commences aussi ici ! Je trouve que ce sont des compétitions très importantes. Pour les jeunes de l’équipe mais aussi pour moi, pour reprendre de la confiance. En WorldTour, le niveau est très haut et ce n’est pas toujours un cadeau d’enchaîner ces courses-là. C’est important d’avoir le plaisir de jouer devant. J’avais aussi commencé comme ça en passant pro, sur de plus petites courses en Belgique, et c’est bien de les faire”.

« TERMINER À UN BON NIVEAU »


Cette victoire ne le fera bien sûr pas changer d’avis quant à sa décision de prendre sa retraite. Bien au contraire. “C’est bien d’arrêter à un moment où je suis encore capable de gagner, plutôt que de finir en étant lâché sur chaque course”. Et si, finalement, l’annonce de sa future retraite l’avait libéré ? “Peut-être, c’est ce qu’on dit. En tout cas, je suis toujours motivé pour faire une belle fin de saison. Je suis content de ma carrière, dans tous les cas, mais je tiens à terminer à un bon niveau. C’était vraiment important mentalement”.

Très en jambes, Greg Van Avermaet va désormais enchaîner avec les 4 Jours de Dunkerque, non loin de chez lui. “Ce ne sera pas facile car il n’y aura qu’un jour de repos”, prévient-il. Le Belge ne désespère pas de disputer un dixième et dernier Tour de France en juillet prochain, lui qui y a déjà gagné deux étapes par le passé, à Rodez en 2015 et au Lioran l’année suivante. “J’espère y être mais j’ai conscience que ce ne sera pas facile. Il faudra faire de belles choses au Dauphiné”. Et gagner sa place. Il a, en tout cas, peut-être marqué quelques premiers petits points ce dimanche avec ce succès en Coupe de France.

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