Mads Kristensen à force d’abnégation

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

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Mads Kristensen aime la troisième journée de course du Tour de Bretagne (2.2). L’an passé, il figurait déjà dans le bon coup ce jour-là, lorsqu’Alex Baudin avait remporté l’étape et pris le maillot de leader. Mais cette fois-ci, le Danois a fait bien mieux que sa 7e place de l’an dernier en allant s’imposer sur les routes détrempées du Quillio, dans les Côtes d’Armor (voir classement). “L’échappée a mis beaucoup de temps à se dessiner. Avec le vent, la pluie, la boue… C’était un sacré chantier. Tout le monde voulait être devant mais j’ai réussi à en être. Au début, nous étions quatre mais un gars (Damien Bodard, NDLR) a lâché dans la première difficulté et ensuite, on a fait le boulot à trois pour résister au peloton”, relate auprès de DirectVelo celui qui était alors accompagné par le Suisse Simon Pellaud et par son compatriote Simon Dalby. “Ces conditions météo m’étaient favorables. J’aime quand c’est dur comme ça, c’est à mon avantage, surtout en fin de course, par rapport à certains mecs qui n’ont que la peau sur les os”.

Cette présence à l’avant, le Scandinave de la formation Leopard TOGT y tenait, lui qui était également échappé il y a 48 heures lors de l’étape inaugurale. “Je voulais vraiment être encore devant aujourd’hui (jeudi). On se doutait qu’aucune équipe ne parviendrait vraiment à contrôler le peloton, il y avait un coup à faire”. Dans les 30 derniers kilomètres, il a semblé assez évident que le trio de tête ne serait plus rejoint. Mais il n’était pas question de s’observer ou de s’attaquer trop loin de l’arrivée pour autant, car l’enjeu était double pour les attaquants. “On pensait aussi au général alors il fallait s’entendre pour prendre le plus de temps possible au peloton. On m’a dit à la radio que les coureurs du Team DSM roulaient fort à l’avant du peloton en toute fin de course, il ne fallait donc pas se poser de questions. J’ai attendu les dernières minutes pour me concentrer sur un éventuel sprint et j’avais confiance en ma pointe de vitesse”.

Après avoir lancé son sprint aux 250 mètres, Mads Kristensen n’a jamais été remonté. “Ce succès représente beaucoup de choses pour moi. L’année dernière n’avait pas été facile, c’est super de revenir à ce niveau”. Bien que sa semaine soit déjà réussie, le meilleur est peut-être désormais à venir. “Mais au fait, qui est leader du général alors ?”, demande-t-il aux journalistes. La réponse, Simon Pellaud, semble le ravir. “Ah c’est parfait ça, il va falloir que je le batte !”, lâche-t-il dans un éclat de rire. Le voilà désormais dans la position du chasseur, et son équipe n’aura sans doute pas à prendre les choses en main, au contraire de la formation Tudor de Simon Pellaud. “Le général n’était pas le plan initial mais vu la situation maintenant, pourquoi pas. On verra bien, je ne suis pas très à l’aise sur les ascensions vraiment difficiles mais sait-on jamais. Je donnerai ce que j’ai mais ce ne sera pas facile”. 

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