Deux victoires deux jours de suite et un doublé, c'est même mieux que les Jumbo-Visma. Yves Oger, le patron de Fybolia, a vu double sur la ligne d'arrivée des Boucles Guégonnaises, ce dimanche, au lendemain du succès de Mickaël Guichard au Bousquet. Jocelyn Baguelin et Pierre Thierry (Morbihan Fybolia GOA) se sont permis le luxe de prendre le temps de savourer leur victoire avant la ligne. "En haut de la dernière bosse, on a vu qu'on avait une belle avance mais on a continué d'appuyer parce qu'on sait que tant que la ligne n'est pas franchie, rien n'est gagné. Aux 200 mètres, on a vu que c'était fait, ça nous a permis de savourer", raconte Jocelyn Baguelin, vainqueur de cette 36e édition de l'Elite Nationale à DirectVelo (voir classement).

« ON ÉTAIT EN SURNOMBRE, ON A PU EN JOUER »

Avant d'être fait, il a fallu cravacher un peu. Pierre Thierry n'a pas compté ses coups de pédales pour représenter son équipe aux avant-postes. "J’étais pas mal, on a toujours eu ce coup d’avance. Quand j'étais devant, j’essayais de ne pas trop en faire parce que je savais que derrière ça allait rentrer. On n’a jamais eu l’effort de trop à faire, c’est ce qui nous a permis de faire la différence dans le final. On était en surnombre, on a pu en jouer", indique-t-il. Pendant que le vainqueur de la Flèche de Locminé et Mickaël Guichard tiraient leurs cartouches, Jocelyn Baguelin se faisait oublier. "L’objectif, c’était que je ne bouge que sur le circuit final. Ensuite on est resté placé. Avoir un coureur devant, ça nous a permis de moins bouger. Quand la bataille s'est déclenchée, les costauds étaient devant et nous étions en surnombre. Ça joue forcément dans le final face à d’autres individualités qui sont très fortes mais les seules de leur équipe". Ainsi, Antoine Devanne (Team LMP-La Roche Vendée Cyclisme) et Florian Dauphin (Cré'Actuel-Marie Morin U 22) ont dû multiplier les efforts dans le final pour ne pas rater le bon coup.

Mais le tapis rouge déroulé devant Jocelyn Baguelin trahissait quelques bosses en fin de course. "À un tour de l'arrivée, je commençais à avoir des crampes, j’ai dit à Pierre qu’il fallait qu’il joue sa carte, avoue le vainqueur du jour. Je voyais qu’il était fort". Quand Samuel Leroux ramène la contre-attaque dans le dernier tour sur le groupe de tête où, une nouvelle fois, Pierre Thierry avait pris place, c'est au tour du Mayennais de jouer sa carte. "Ça s’est posé et j’ai tout de suite giclé. J’avais les crampes mais je suis allé loin dans la douleur. Au final, derrière ils se sont enterrés". Toutefois, Killian Théot (VC Rouen 76) a encore deux sous de vie et il part à la poursuite du coureur de Morbihan Fybolia GOA. Mais là encore, Pierre Thierry joue les chiens de garde. "Il a attaqué dans la descente et ensuite je lui ai passé un relais et il m’a dit qu’il ne passerait plus. Je me suis dit que s’il ne voulait plus passer j’allais monter à fond la bosse. C’est ce que j’ai fait et il a fini par lâcher". 

« J'AI TENTÉ ET ÇA A PAYÉ »

Pierre Thierry a alors les mains libres pour rejoindre son coéquipier en tête. "On s’est retrouvé à deux devant, on savait qu’on allait gagner, on avait assez d’avance", ajoute celui qui compte déjà deux victoires en ce début de saison. En revanche, pour Jocelyn Baguelin, c'est son premier bouquet de l'année. "C’est incroyable, j’ai fait un très bon début de saison où j’ai fait deux places de 2e et une place de 3e à la première manche de la Coupe de France. J’étais forcément déçu de ne pas gagner et de tourner autour. Et en ce moment, les jambes étaient bonnes mais il me manquait un petit truc. Là c’est super de lever les bras et surtout de réaliser le doublé avec Pierre. Ça montre la force de l’équipe, et qu’il y a une bonne cohésion. Puis devant le public, faire 1er et 2e main dans la main, c’est beau", savoure-t-il encore.

Jocelyn Baguelin attendra lundi pour rentrer chez lui en Mayenne, dans l'exploitation familiale. Avant de repartir le week-end prochain au bout de la Bretagne au Tour du Pays de Lesneven. Mais son esprit est déjà tourné vers une autre course par étapes, le Tour de Bretagne (2.2), du 25 avril au 1er mai. Avec dans la tête la leçon de sa victoire à Guégon. "Aujourd’hui je n’étais peut-être pas le plus fort mais j’ai tenté et ça a payé".