Gari Lagnet squatte le haut des classements depuis le début de saison. Avec sept Top 10 en neuf courses (voir sa fiche DirectVelo), le coureur qui vient de fêter ses 25 ans fait preuve d’une belle régularité. Le week-end dernier, il est allé chercher la 7e place du Grand Prix de Lillers, en Classe 2, derrière six coureurs de Continentales. “Je voulais voir ce que ça donnait sur des Classe 2. Ce n'est pas mal d’être le seul Amateur présent dans l’échappée finale. Je pense que c’est un résultat assez significatif et mérité. De week-end en week-end, je réponds présent”, apprécie-t-il auprès de DirectVelo. 

Sur un circuit technique et globalement assez plat, le puncheur du SCO Dijon-Team Materiel-velo.com imaginait une arrivée massive. “Dans le premier tour, j’ai donc essayé de prendre l’échappée. J’avais vraiment envie de passer une bonne journée à l’avant”. C’est finalement son coéquipier Quentin Bezza qui a réussi à prendre l’échappée. “Dans le final, j’étais plus parti pour replacer mon sprinteur (Marius Macé, NDLR)”. Mais sous les accélérations de la formation St-Michel-Mavic-Auber 93, la physionomie de ce Grand Prix de Lillers est bouleversée. “J’ai vu à deux tours de l’arrivée que ça tirait vite la langue derrière quand ça accélérait. Finalement, il y avait pas mal d’équipes qui avaient envie d’être offensives. J’ai senti dans le dernier tour que ça n’allait pas forcément arriver au sprint”.

Alors, Gari Lagnet sort du peloton pour revenir sur Nolann Mahoudo (CIC U Nantes Atlantique) et Thomas Gachignard (St-Michel-Mavic-Auber 93). Le trio parvient vite à rentrer sur la tête de course. Avec le retour d’autres coureurs dans les derniers hectomètres, c’est un groupe de onze coureurs qui se présente pour la gagne. “J’ai sprinté comme j’ai pu. J’ai pris une petite cassure. Après face à des garçons comme Norman Vahtra, je n’aurais pas pu faire grand-chose”, admet-il.

« UNE DÉCISION IMPORTANTE À PRENDRE »

Contrarié par sa saison 2022, où il n’a pas connu “la meilleure de ses années”, Gari Lagnet souhaitait rebondir au sein du SCO Dijon après deux années avec Sojasun espoir-ACNC. “J’avais envie de changements. J’arrivais peut-être un peu à bout de souffle”. L’ancien pensionnaire de l’Océane Top 16 a reçu plusieurs propositions l’automne dernier. “Je savais que j’avais une décision importante à prendre, j’ai réfléchi. J’ai rencontré Guillaume Souyris, que je connais depuis longtemps. J’ai aussi pas mal échangé avec l’équipe, notamment Mathieu Gallet. Le projet m’intéressait vraiment. C’est une très belle structure”. 

Ses premiers pas en Côte d’Or valident son choix. “Le niveau moyen de l’équipe est très élevé. Je pense que je n’avais jamais vu un niveau aussi élevé dans les équipes où j’étais auparavant”. L’intégration dans sa nouvelle formation est une réussite au-delà du sportif. “Il y a un bon état d’esprit. On bosse sur le vélo et on rigole bien à côté. C’est ce dont j’avais besoin aussi”, confie-t-il. Désormais entraîné par Paul Herman, il reconnaît “avoir changé sa façon de voir le vélo”. Une collaboration qui porte déjà ses fruits. “J’ai repris confiance en moi. Je me mets moins la pression qu’avant. J’ai passé un gros cap physique et mental aussi, je pense”. 

Le 5e du Grand Prix d'Onjon peut penser à la suite avec confiance. À commencer par ce week-end où il retournera en Bretagne pour le Souvenir Louison-Bobet et le Circuit du Morbihan. Avant un rendez-vous important le 18 mars, avec Bordeaux-Saintes. “Pour l’équipe, c’est important de marquer des points en Coupe de France”, souffle-t-il alors que le SCOD est rentré bredouille d’Aix-en-Provence à l’issue de la première manche. Pour la suite de la saison, le Basque a déjà un œil sur le Championnat de France. “C'est un parcours qui peut me convenir”. Il ambitionne aussi “d’être régulier” sans pour autant oublier la gagne. “J’ai envie de lever les bras, mais ce n’est pas une pression que je vais me mettre en plus”. Depuis 2017 et son arrivée chez les Espoirs, il court après un succès. Gari Lagnet n’a semble-t-il jamais été aussi proche de l’obtenir.