Pavel Sivakov : « Il m’en manque encore »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Après deux premières journées plus que mitigées, Pavel Sivakov semble peu à peu retrouver des sensations sur l’Etoile de Bessèges (2.1). En-deçà - de son propre aveu - de son niveau habituel en milieu de semaine, le Franco-Russe a repris du poil de la bête depuis vendredi et il est même parvenu à prendre le bon coup au milieu des bordures de la quatrième étape, ce samedi. 4e au sommet du Mont Bouquet, le sociétaire du Team INEOS-Grenadiers revient sur ses premières journées de compétition de la saison pour DirectVelo. Entretien.

DirectVelo : Tu es parvenu à prendre le bon coup lors d’une étape qui s’est jouée, en grande partie, non pas dans le Mont Bouquet mais bien en amont !
Pavel Sivakov : C’était vraiment l’étape la plus dure de la semaine, c’est sûr. On est parti au bout d’une quarantaine de kilomètres alors que c’était déjà un vrai chantier. On était tout le temps à bloc.

As-tu vite compris que ce groupe de costauds irait loin, pour ne pas dire jusqu’au bout ?
Oui car il y avait quatre coureurs de la Trek-Segafredo dont un Mads Pedersen qui a passé d’énormes relais toute la journée. Quand je voyais comment il roulait et qu’ils étaient trois pour entourer (Mattias) Skjelmose, j’y ai cru. De mon côté, j’étais le seul coureur de l’équipe présent à l’avant. On a manqué de chance, que ce soit sur la première étape ou sur celle-ci, avec des problèmes mécaniques pour Ben Tulett, qui était initialement notre leader. Mais je me suis débrouillé.

En étant seul de l’équipe INEOS-Grenadiers, comment t’es-tu comporté dans cette échappée ?
Par moments, j’avoue que je n’ai pas trop roulé. Bien sûr, je me suis employé au début, quand la bordure s’est formée. En même temps, si tu ne passes pas à ce moment-là, ça ne peut pas marcher… Mais dès qu’on s’est retrouvés avec le vent de face, j’ai commencé à sauter des relais. J’avais des problèmes avec la radio et je ne savais pas si l’équipe roulait derrière, alors, dans le doute… Puis en fin de course, je suis repassé mais sans trop en faire non plus. De toute façon, je n’avais pas eu de grandes sensations jusque-là. Je m’étais bien fait taper dessus en début de semaine, alors il ne servait à rien d’en faire de trop.

« JE ME SUIS RASSURÉ »

Comment expliques-tu ces mauvaises sensations en début d’épreuve ?
Je pense que c’est dû à la préparation que j’ai eue en janvier, avec le stage à Tenerife. Là-bas, je n’ai fait que des entraînements lissés, dans des zones d’efforts bien inférieures à ce que l’on connaît sur cette Etoile de Bessèges depuis quatre jours. On a régulièrement des efforts courts et super intenses ici à Bessèges, ça a été un gros choc pour moi. Dès le premier jour, il y a eu des bordures. Je ne me sentais pas bien. Et c’était pire le deuxième jour. Honnêtement, j’étais un peu inquiet après les deux premières étapes. Puis je me suis rassuré sur la troisième journée et aujourd’hui (samedi) aussi. Je n’étais pas trop mal. De toute façon, les objectifs sont plus lointains.

Le fait de douter de tes sensations actuelles a-t-il changé quelque chose dans ta façon d’aborder la dernière ascension et les forts pourcentages du Mont Bouquet ?
Non, ça n’a rien changé du tout. J’ai juste pris mon tempo et j’ai essayé de lisser mon effort durant toute la montée. Je ne voulais pas me mettre dans le rouge trop rapidement pour ne pas craquer. Il ne m’en a pas manqué beaucoup pour rentrer sur Pierre (Latour) à la fin mais il a remis un bon petit kick dans le final. Il m’en manque encore pour espérer rivaliser avec les deux premiers (Mattias Skjelmose et Neilson Powless, NDLR) mais ça viendra au fil des courses. Il faut que je sois patient.

Tu es actuellement 4e du général (voir classements). Espères-tu pouvoir monter sur le podium ce dimanche à la faveur d’un gros chrono final ?
Si Pierre (Latour) fait un bon chrono et qu’il n’a pas d’ennui mécanique, honnêtement, ça me paraît beaucoup de reprendre une quarantaine de secondes sur onze bornes. Mais c’est le vélo, on ne sait jamais. Je vais me concentrer au maximum et si une possibilité de podium s’offre à moi, je la saisirai.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Pavel SIVAKOV